Scopitone - Part 3 !
- Samedi 18 septembre -
C'est la dernière soirée à Scopitone, et quoiqu'il arrive ce soir, ça ne pourra pas effacer les bons souvenirs précédents. Heureusement, cette nuit se révèle toute aussi riche que les deux autres, et on danse plus que jamais. (surtout pour la deuxième partie de soirée...)
Le samedi soir commence donc avec I Am Un Chien, duo parisien malheureusement très décevant. Malgré un enthousiasme communicatif et une bonne capacité à chauffer la salle, les deux mâles ne parviennent ni à m'émouvoir, ni à me faire danser, et c'est bien dommage. Le set d'I Am Un Chien est un peu brouillon (comme leur musique, en fait), le chant plus que moyen et niveau créativité electronique, on a fait mieux... Reste "Waves" qui est un morceau sympa et avec lequel ils font d'ailleurs bien de démarrer. Pour le reste... on repassera. Ils tente à certains moments de mélanger electro et rock, puis electro et rap, sans grand succès pour ma part.
Après ce début médiocre, nous nous dirigeons à l'opposé pour voir la jeune Uffie. La petite américaine (que je ne connaissais point) nous a mijoté un petit set electro-pop mélangé à sa voix haut-perchée. Le résultat ne me séduit pas plus que ça, mais cela reste frais et distrayant.
Ensuite, voilà... The Subs ! The Subs sont un trio belge à forte tendance dance/electro. Ils font cette fois-ci (et aussi peut-être parce que c'est le premier set vraiment electro de la soirée) franchement sauter le public qui semble en redemander. L'electro des Subs est basique, dansant, efficace, mais sans grande originalité ni âme. La fin est même légèrement brouillonne, mais on passe tout de même un bon moment au milieu d'une foule indomptable car sans doute influencée par le chanteur qui s'est mis à grimper sur une tour en fer, torse nu.
On peut donc noter une petite réserve sur cette première partie de soirée, entre le mauvais et le génial. Mais c'est sans compter sur la suite, car arrivent les Teenage Bad Girl et les Digital Slaves qui cette fois allument un feu véritable dans toute la salle ! Ils ont une pêche d'enfer et c'est largement communicatif, le public se presse devant la scène (au péril d'une ou deux bières bien fraîches) et se... défoule !!! C'est le moment où l'on se dit "si tu veux t'arrêter de danser, tu peux pas". Les basses des Teenage Bad Girl & Digital Slaves sont incroyablement puissantes et agressives, elles résonnent dans la poitrine et nous font tout entièrement vibrer. Le tout sur un fond noir traversé par des dizaines de lasers rouges qui s'entremêlent : simple mais efficace. Tout le monde semble conquis. Le dynamisme hallucinant des DJ est terriblement contagieux et on danse du début à la fin, en voilà qui savent ce qu'ils font et qui le font bien !
Ce brusque revirement n'est que le début, car c'est au tour de Carl Craig de jouer. Sur la scène opposée, on aperçoit un black imposant, tranquillement assis devant ses platines, devant un écran géant prêt à diffuser des visuels proprement hallucinatoires. C'est alors que le célèbre DJ américain commence, et qu'est-ce que c'est bon ! On assiste là à la crème de la crème, le meilleur de la soirée ! Car Craig te met en transe, tu as beau essayer de comprendre le comment du pourquoi, finalement il n'y a qu'un seul mot d'ordre : DANSER. Les basses sont tout simplement hallucinantes, j'en prends plein les oreilles et plein la vue (il y a également des néons colorés de chaque côté de la salle), et d'ailleurs tout autour de moi n'est que compliments à propos du génie de Carl Craig. C'est un son extrêmement travaillé, puissant, abouti, amoureux de l'electro, un son qui met dans une transe telle que l'ont ne peut que se déhancher. Craig fait deux ou trois morceaux qui durent chacun au moins trente minutes, trente minutes qui semblent se dérouler en dix tellement on s'éclate ! Je crois que ça restera mon meilleure souvenir du festival, tant du côté musical que du côté de la foule : tout le monde danse et s'amuse, du plus jeune au plus vieux, plus personne ne fait attention au temps qui file, on est juste là pour bouger. Carl Craig est toujours là, assis, calme, il gère son affaire comme un chef et il le sait.
Enfin, la soirée se clôt par Breakbot & Busy P, duo sympathique et carrément énergique ! Nous commençons alors sérieusement à fatiguer, cela devient difficile de danser comme il se doit, malgré tout le dernier set y parvient presque entièrement (on partira quelque peu avant la fin...), ils ont donc du talent ! Il faut dire que Busy P & Breakbot soignent leur public : du remix de Mr Oizo et de Daft Punk en veux-tu en voilà, le tout sur un electro mené d'une main de maître, des montées et des descentes à en donner le vertige, et des chutes joussives. Voilà qui fait plaisir.
C'est donc pour cause d'extrême fatigue (des heurse dans la fosse à danser tout en évitant les bières et les coups de coudes, allez donc m'en dire des nouvelles...) que nous quittons Scopitone le samedi 18 septembre vers 3h30 du matin, pour de bon cette fois. Ces trois jours auront été tellement riches, jouissifs et mythiques qu'il est désormais impossible de les effacer de ma mémoire, et j'espère vous avoir (presque) parfaitement retranscrit ces sensations incroyables que donne l'electro. A l'année prochaine...